L'ennui

Je restais des heures allongée dans cette herbe épaisse. Je prenais le transistor de la cuisine de mes grands-parents et je m'allongeais avec lui, posé juste en face de moi. Je montais le son pour qu'il couvre le ronron de mon ennui et j'attendais que le temps passe, que les minutes s'égrainent, l'une après l'autre, doucement. Bien trop doucement.

les Grosses têtes me tenaient compagnie. J'avais moins de 10 ans et elles, bien plus de 50 ans, à l'époque. Elles étaient vieilles. C'était il y a une trentaine d'années...

Le temps semblait immobile. Pas un mouvement, pas un souffle. Rien ne bougeait, rien ne changeait, rien ne se déplaçait, et je m'embêtais. Tellement.

Quand l'émission se terminait, je me sentais légère. Une étape était passée. Une journée de plus en moins ! Et la perspective d'une journée de moins à attendre que le temps passe.