En apnée...
Ce n'est pas parce qu'un rendez-vous est prévu depuis 6 mois et tous les 6 mois, qu'il est plus facile à vivre. Rien ne sert de se préparer. Toujours la boule au ventre, la tête qui mouline, le coeur qui s'emballe et un sourire affiché, collé sur la peau. Sans laisser de marques.
Aller dormir pour ne pas réfléchir ? Mais demain sera plus vite là. Oublier et mettre un pas devant l'autre, inexorablement comme le temps qui avance et se diriger vers samedi-13-avril-2013-11-h.
Croiser les doigts, en douce, sous la table, ou dans leur dos. Le dos des autres, de tous ceux pour qui ce samedi matin n'est qu'un samedi matin, comme tous les samedis matin.
Prier, juste pour occuper son cerveau et lui offrir une pause.
Et puis...
Entendre la "mauvaise" phrase, celle qui fait mal, celle que l'on a redouté pendant les 6 mois qui viennent de s'écouler. Celle qui sera repassée en boucle, décortiquée, sans jamais être digérée.
Ou bien imaginer que ce soit la phrase attendue depuis si longtemps qui soit finalement prononcée demain à 11 h. Celle que l'on va célébrer, mon coeur et moi, mon ventre et moi, ma joie et moi. Ma fille et moi.
En attendant, il y a la nuit à franchir, et puis les quelque 40 minutes de trajet, à deux dans une voiture qui aura bien du mal à avancer, tellement nos coeurs seront lourds d'angoisse.